Une rame en panne, c’est une rame en moins pour transporter les voyageurs. Optimiser la disponibilité du matériel roulant revêt donc un enjeu fondamental pour faire face à l’augmentation des cadences et de la fréquentation des liO Trains.
Au total 460 agents techniques travaillent à réparer et à entretenir les trains liO, afin d’optimiser un parc de près de 200 rames qui, chaque jour, transportent environ 90 000 voyageurs et parcourent l’équivalent du tour de la Terre.
Il faut sans cesse innover et se réinventer
Mélanie, comment êtes-vous devenue dirigeante de l’unité opérationnelle Méditerranée du Technicentre Occitanie de SNCF Voyageurs, et en quoi ce métier consiste-t-il ?
Diplômée Ingénieur Matériaux en 2002, j’ai d’abord travaillé dans l’aéronautique (AIRCELLE, SAFRAN) en Angleterre, puis en France dans les méthodes et l’optimisation de production. J’ai rejoint la SNCF en 2008 au sein de la direction du matériel et pour les flottes des régions Aquitaine, Poitou-Charentes et Limousin. J’ai ensuite occupé depuis 2012 des postes de responsable de production essieux puis responsable de pôle industriel au sein du Technicentre Languedoc-Roussillon. Je suis devenue dirigeante de l’unité opérationnelle Méditerranée du technicentre Occitanie en octobre 2019. Mon métier consiste à diriger une entité de 130 personnes environ qui assurent la maintenance jour et nuit des trains liO sur Nîmes et Perpignan. Mon périmètre s’est étendu au Train Jaune sur Villefranche de Conflent, depuis le 1er janvier 2024. Nous sommes en responsabilité quotidienne de la disponibilité des rames à temps pour la couverture du plan de transport, et ce, malgré les aléas techniques et humains auxquels nous sommes confrontés et dans le respect primordial des règles garantissant la sécurité ferroviaire et la sécurité du personnel. Donc des défis à relever chaque jour et chaque nuit pour faire en sorte que les trains roulent et partent à l’heure !
Quelle image aviez-vous d’un tel métier en tant que femme, et comment le vivez-vous aujourd’hui ?
Ayant toujours travaillé dans des milieux quasi exclusivement masculins, j’ai pour autant toujours su trouver ma place sans difficulté. Je pense que lorsqu’on exerce un métier qui nous correspond, en termes de compétences et de personnalité, tout se passe naturellement. Il ne faut pas se poser trop de questions. Aujourd’hui, je me sens à l’aise dans mon rôle de cheffe d’équipe, dans un contexte de plus en plus ambitieux, avec des enjeux forts d’engagement et d’optimisation de matériel pour lesquels il faut sans cesse innover et se réinventer pour limiter toujours plus le nombre de matériels arrêtés. C’est donc un poste plein de challenges techniques, organisationnels et humains, parfait pour moi !
En quoi la maintenance des trains liO est importante pour les usagers, et quelles sont les évolutions techniques les plus remarquables selon vous ?
La maintenance des trains liO est vitale pour leur bon fonctionnement en toute sécurité. Elle se compose d’une part de vérification préventive des organes principaux et d’autre part de réparations correctives. Nous intervenons dès qu’une panne rend indisponible le matériel, panne causée soit par un dysfonctionnement interne à l’engin, soit par des causes externes (chocs avec animaux par exemple).
Dans tous les cas, et quelles que soient les causes, nous devons dépanner la rame au plus vite pour respecter la couverture du plan de transport qui engage quasiment tout le matériel aujourd’hui.
Nous faisons de plus en plus de maintenance prédictive, grâce aux matériels de technologie plus récente pour lesquels nous obtenons des informations à distance. Ces informations nous permettent d’anticiper certaines pannes et de les traiter avant qu’elles ne se déclarent en ligne.
C’est une évolution technologique qui rend le matériel plus fiable et plus disponible. Malheureusement, il demeure des cas où nous sommes forcés d’arrêter la rame plusieurs jours d’affilée, notamment dans certains cas de chocs avec des animaux, qui peuvent engendrer de lourdes détériorations sous la caisse de l’engin.