Vélo : retour d’expérience d’une visite aux Pays-Bas

La Région Occitanie a été à l’initiative d’un déplacement aux Pays-Bas, organisé du 6 au 8 novembre dernier. L’objectif de cette visite officielle était d’échanger sur les bons usages des mobilités actives par un pays qui applique une politique cyclable ambitieuse depuis plus de quarante ans.

 

Conduite par Jean-Luc Gibelin, vice-Président de la Région Occitanie, chargé des Mobilités pour tous et infrastructures de transports, et par Séverine Carchon, élue régionale déléguée au plan vélo, cette délégation composée d’élus de notre territoire (Maires, Présidents d’intercommunalité, vice-Président de Métropole, vice-Présidents de Département…) et de représentants d’associations, est allée à la rencontre de la société néerlandaise et de ses acteurs (ministère, collectivités, gestionnaires d’infrastructures, opérateurs des mobilités…) afin de s’inspirer de la démarche, et de comprendre les facteurs clés du succès de la politique cyclable menée dans ce pays depuis des décennies.

Le vélo, un levier de décarbonation des transports

La Région Occitanie, en tant qu’Autorité Organisatrice des Mobilités Régionales (AOMR) est positionnée par la loi en tant que cheffe de file de l’intermodalité. A ce titre, elle porte une ambition majeure en faveur du développement des mobilités décarbonées.

 

Parmi ces dernières, les mobilités douces – et notamment le vélo – apparaissent aujourd’hui comme une réponse de bon sens. Ses bénéfices sont nombreux : santé publique, environnement, cadre de vie (bruit, pollution…), commerce local, pouvoir d’achat…

 

Le vélo doit clairement aujourd’hui être perçu comme un véritable moyen de transport, un mode de déplacement du quotidien, notamment sur les courtes distances (< 5km). Bien que ne représentant que 4,5% des déplacements domicile-travail aujourd’hui en Occitanie, il est une alternative efficace à la voiture.

 

Pour amplifier son usage, il est indispensable d’accompagner une transition, et de développer les infrastructures nécessaires (en site propre, notamment). Or, la Région ne peut intervenir seule dans ce domaine, puisqu’elle ne gère pas les voiries, et ne possède pas le foncier pour créer ces voies cyclables.
C’est pourquoi, elle a mis en place dès 2020 un Plan Vélo, Intermodalité, Nouvelles mobilités, doté de 65 millions d’euros, pour accompagner les territoires dans ces aménagements.

Les Pays-Bas, un exemple à suivre ?

Ce déplacement aux Pays-Bas aura ainsi permis aux collectivités locales présentes de s’inspirer de ce qui fonctionne et de ce qui pourrait être transposé sur leurs territoires, et à la Région d’affiner ses politiques sur le vélo du quotidien, et de préparer à partir de 2023, un second Plan Vélo plus ambitieux encore.

 

Mais on peut d’ores et déjà retirer quelques enseignements qui ont retenu l’attention de la délégation :

 

  • Mobiliser. La transition vers le vélo est l’affaire de tous : pouvoirs publics (Etat, Région, Collectivités locales…), usagers et associations, entreprises. Aux Pays-Bas, chacun à son niveau contribue à la mise en oeuvre d’un environnement vertueux pour la pratique du vélo au quotidien : infrastructures cyclables, stationnements sécurisés, urbanisme des villes, intermodalité, incitation financières, forfaits mobilités…

 

  • Investir. Les Pays-Bas ont investi massivement dans les infrastructures cyclables en site propre depuis des décennies. Il y a donc un processus de rattrapage rapide à faire en France et en Occitanie pour a minima doubler notre réseau cyclable. Les Pays-Bas ont aussi articulé ces réseaux cyclables à haut-niveau de services (type Réseau Express Vélo) avec, dans les centres-villes, des politiques d’aménagement de voiries partagées avec priorité donnée au vélo (sur la voiture) ainsi que de nombreux itinéraires à 30 km/h. A noter également dans ces politiques d’urbanisme que la marche est aussi promue.

 

  • Favoriser l’intermodalité. C’est l’une des clés de la réussite néerlandaise : la très forte connexion entre le vélo et le transport public (train / bus / tram…). Cela se traduit, d’une part, par des investissements continus et massifs dans la création de stationnement vélo sécurisé dans les gares et pôles d’échanges et, d’autre part, par des services vélo accessibles au droit des gares y compris avec son billet de train. Ces Stations Vélos de plusieurs milliers d’emplacement sécurisés (souvent par une présence humaine) proposent aussi des services de réparation, location, commerces… La qualité de l’intermodalité néerlandaise fait qu’il n’y a pas de vélo dans les trains aux Pays-Bas ! Pour un trajet domicile-travail ou domicile-étude, les vélos sont utilisés en amont et/ou en aval du trajet en train.

 

  • Éduquer. Se déplacer aux Pays-Bas et pas seulement autour des établissements scolaires permet de constater la pratique importante du vélo par les jeunes de ce pays. Si des efforts sont notables en France au primaire avec des programmes comme « savoir rouler », nos collégiens et lycéens ont été insuffisamment inclus dans les politiques de développement de la pratique du vélo. S’agissant des Lycées, la Région devra être force de proposition. Au-delà de la pratique, les abords des établissements font l’objet de l’attention des villes (rue fermée aux horaires de rentrée/sortie de classe) pour permettre l’usage sécurisé du vélo.