Du biocarburant en attendant l’hydrogène

« La Région Occitanie vous remercie d’avoir choisi liO Train, le mode de transport le plus écologique pour ce déplacement ! » Le message
d’accueil dans les rames liO le dit : le train est le transport en commun le moins polluant pour circuler dans toute la région. Et pourtant, comme partout en France, certains trains régionaux équipés de motorisations Diesel continuent de circuler. Mais un train, même alimenté au gazole, sera quand même, la plupart du temps, moins émetteur de CO2 que les voitures thermiques qui seraient utilisées par ses voyageurs pour parcourir les distances équivalentes.

Quelles solutions alternatives au gazole ?

En Occitanie, comme dans toutes les régions de
France, des trains régionaux alimentés au gazole circulent ainsi sur des lignes non électrifi ées. Cet usage de ces rames dites « thermiques » perdure car rendu indispensable par la non électrification d’une bonne partie du réseau ferroviaire français. Une électrification de l’ensemble du réseau ferroviaire français représenterait un coût colossal, au moment-même où l’Etat et SNCF Réseau, à qui appartiennent les infrastructures ferroviaires, ne parviennent pas à mobiliser pas les fonds nécessaires à l’entretien et la maintenance préventive des rails, des caténaires et passages à niveau permettant aux trains de continuer de circuler en toute sécurité. Un sous investissement chronique qui met aujourd’hui en péril la fiabilité et la régularité des trains régionaux, leur régularité, et au final leur attractivité. Et qui menace, de fait, l’avenir même de ce mode de transport en France (voir à ce sujet l’appel à mobilisation lancé par la Région Occitanie en dernière page du magazine).

Zoom sur les trains d’Occitanie

En Occitanie, 52% du parc de matériel roulant est électrique, sans compter le Train Jaune qui, en 1910, fut le premier train au monde à rouler grâce à l’électricité ! Dans notre région, près de 60% du réseau ferroviaire est électrifié et 70% des kilomètres parcourus en liO Train le sont par des rames électriques. Même si l’enjeu de décarbonation concerne donc moins de 30% de l’offre liO Train, la Région Occitanie, dans le cadre de son Pacte Vert et de sa stratégie Région à énergie positive, a décidé, s’appuyant sur SNCF Voyageurs son opérateur ferroviaire, d’aller plus loin et de travailler à une décarbonation totale des trains liO. Si des mesures comme l’écoconduite est déjà mise en application par ses conducteurs, la Région a souhaité s’engager dans toutes les expérimentations de verdissement de matériel ferroviaire : trains hybride, à batteries, à hydrogène, mais également en cherchant un carburant vert comme alternative moins émettrice que l’utilisation du gazole pour alimenter les rames thermiques.

Une ligne laboratoire pour les nouvelles énergies ferroviaires

La réouverture par la Région Occitanie de la ligne Montréjeau-Luchon, ligne non électrifiée, va permettre, en attendant les 3 rames roulant à l’hydrogène en cours de fabrication, d’expérimenter d’ores et déjà une alternative au diésel. Ainsi, depuis son inauguration le 22 juin dernier, les rames thermiques liO circulent sur cette ligne (rames Régiolis bimodes), alimentées avec de l’HVO100, en lieu et place des carburants fossiles. Une expérimentation rendue possible par l’installation d’une station d’approvisionnement spécifique à Rodez. Ce biocarburant certifié durable, peut-être produit à partir d’huiles végétales (colza…), d’huiles non alimentaires, et de graisses et d’huiles de cuisson usagées. Le HVO100 utilisé par liO Train ne contient que des déchets et aucune huile de palme. Le principal avantage du HVO100 par rapport au diésel, au-delà du fait qu’il participe au recyclage de déchets et donc à l’économie circulaire, réside dans le fait qu’il rejette 75% de CO2 en moins, et permet également de réduire de 25% les émissions de particules fi nes et NOx (oxydes d’azote). Pour qu’il soit envisageable de généraliser à moyen ou long terme l’usage du HVO100 à partir de cette expérimentation, la Région devra avec ses partenaires économiques faire émerger une filière d’approvisionnement en Occitanie, et développer avec SNCF les infrastructures nécessaires à la distribution de ce biocarburant d’avenir. En Occitanie, la décarbonation des mobilités reste une absolue priorité, et représente déjà une réalité très concrète.

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