Un plan d’urgence pour améliorer la régularité des trains liO

Face à la forte dégradation de qualité de service constatée les dernières semaines de l’année 2025 sur le réseau ferré d’Occitanie, Carole Delga, présidente de la Région, a alerté Jean Castex, président directeur général de la SNCF, le 25 novembre dernier. Elle lui a rappelé que l’État est propriétaire du réseau ferroviaire, dont la gestion est confiée à SNCF Réseau, et a souligné l’écart grandissant entre les ambitions régionales (investissements massifs, développement de l’offre, tarification solidaire) et la réalité vécue par les voyageurs, victimes de retards répétés, de suppressions imprévues et d’un réseau sous tension. Elle a demandé la mise en œuvre d’un plan d’urgence assorti d’actions immédiates, d’objectifs clairs et d’un pilotage renforcé permettant de rétablir rapidement un niveau de service fiable et régulier.

Une partie des pénalités reversée aux usagers

Pour garantir un service ponctuel et fiable à ses habitants, la Région Occitanie a négocié avec la SNCF et lui applique les pénalités les plus élevées de France. Pour répondre à cette situation et récompenser la fidélité des usagers, tous les abonnés annuels des trains liO bénéficieront, de la part de la Région, d’un mois d’abonnement remboursé dès février 2026. Sur les lignes où le service est le plus dégradé, les abonnés recevront deux mois d’abonnement remboursés (Toulouse-Rodez, Toulouse-Foix, Toulouse-Auch, Toulouse-Tarbes et Toulouse-Narbonne).

Une dégradation inacceptable aux causes multiples

Un réseau structurellement sensible

Le réseau en Occitanie (2 600 km dont 1 400 km de lignes de desserte fine du territoire) est ancien, hétérogène et très complexe à exploiter, notamment dans l’Ouest : voies uniques, sections non électrifiées, forte densité de passages à niveau, systèmes de signalisation variés, étoile toulousaine saturée. Dans ce contexte, le moindre incident a des répercussions importantes : un retard sur voie unique ou un train arrêté fermant plusieurs passages à niveau peut générer des effets en chaîne. L’augmentation du trafic des trains régionaux et fret accentue encore ces fragilités.

Une hausse des incidents liés au changement climatique

Le réseau ferré subit de plus en plus d’événements climatiques intenses : coulées de boue, sécheresse, incendies aux abords des voies, fortes chaleurs perturbant la signalisation et entraînant ralentissements ou suppressions. Pour y faire face, SNCF Réseau engage des mesures de résilience : gestion opérationnelle des alertes, débroussaillage, sécurisation des zones sensibles, schéma hydraulique, études de vulnérabilité et groupe de travail dédié pour adapter la ligne classique.

Une multiplication des actes de malveillance

Les intrusions et vols de câbles sont en forte hausse : 48 actes de malveillance entre janvier et novembre 2025 (+ 65% par rapport à 2024), générant plus de 283 heures de retard. Ces actes perturbent lourdement les circulations et aggravent une situation déjà fragilisée par les contraintes structurelles et climatiques.

SNCF présente un plan d'urgence de plus de 60 millions€ sur 3 ans

+ de 50 millions € pour améliorer la fiabilité des installations

Mettre en place une équipe dédiée pour intensifier les actions de maintenance des installations ferroviaires :

  • Fiabilisation du système de signalisation ferroviaire sur les lignes du Comminges et de l’Ariège ;
  • Remplacement de composants de voie fixés au rail sur les lignes Toulouse-Auch et Toulouse-Montauban ;
  • Remplacement de câbles sur la ligne Toulouse-Auch ;
  • Remplacement de composants sur les passages à niveau générant le plus d’incidents, particulièrement en Ariège et sur la ligne Toulouse-Albi.

Poursuivre les programmes de suppressions de passages à niveau sur les lignes de desserte fine du territoire et le réseau structurant : 8 suppressions actées sur les lignes de desserte fine du territoire (Ariège, Lot et Tarn), 10 sont en cours (Hautes-Pyrénées) ou à l’étude sur le réseau structurant. 

 

Identifier l’ensemble des risques d’obsolescence et prioriser les actions de régénération pour y remédier. Les risques sont déjà identifiés sur les lignes du Gers et du Comminges (aiguillage et signalisation) et les travaux sont en cours sur l’étoile toulousaine pour traiter l’obsolescence de la signalisation sur les secteurs concernés.

+ de 10 millions € pour améliorer la qualité de l'exploitation du service

  • Lever les limitations de vitesse les plus impactantes dans le Comminges, l’Ariège et sur les lignes Toulouse-Castres/Rodez/Figeac.
  • Renforcer les actions de lutte contre la divagation d’animaux domestiques et sauvages (Ariège, Gers, Comminges) en travaillant avec la fédération des chasseurs et la chambre d’agriculture. 
  • Traiter les zones géographiques fragilisées par les phénomènes météorologiques de plus en plus intenses et fréquents (pluies, fortes chaleurs, etc.) : Réadapter le réglage des caténaires et les mesures d’exploitation sur la ligne Toulouse-Narbonne ; Renforcer les actions d’entretien de la végétation en augmentant les chantiers de débroussaillage (lignes Toulouse-Castres/Rodez/Figeac et de l’Ariège en priorité) ;  Traiter les sections fragilisées par les problématiques de retrait et de gonflement des sols sur les lignes Toulouse-Narbonne et Toulouse-Castres/Rodez/Figeac. Réparer le passage à niveau 161 entre Albi et Rodez, générateur en l’état de forts risques de suspension des circulations.
  • Sécuriser les sites les plus impactés par des intrusions ou actes de malveillance : Dépôt de plainte systématique, installation de clôtures, travail renforcé avec les services de l’État et les forces de l’ordre, surveillance renforcée des sites sensibles.

Voir aussi